Maman
Ma mère qui veut s’émanciper du joug des familles
Attend patiemment son heure au crépuscule,
Rien ne saurait lui faire défaut, incrédules !
Ici ou ailleurs, et au diable les broutilles,
Elle triomphera, soyez certains de son succès.
Franche et sans détour, travailleuse acharnée,
Reculant pour mieux bondir sur ses idées arrêtées,
Avançant pour mieux servir, à la main les outils,
Nature, en ton sein, tu la reçois sans nul dédit.
Crachant à terre pour en adoucir les rigueurs,
Elle te brave, et sa sueur justifie son labeur.
Jeunesse passée, jeunesse volée, que lui importe à présent ?
Evitant les pas mal assurés, ma mère va de l’avant !
Tatouées dans son cœur, ses filles boivent encore son lait,
A tous elle rend ses heures disponibles et son jardin est un ralliement,
Ici, dans son potager, qui lui ravirait son butin de jardinière ?
Merveille ! Le chêne aussi, s’incline devant la générosité de ma mère !
Elle est là, permettez-moi d'annoncer son nom : Maman !
Lhanne - jan. 2000